Le Sanglier et le Basilic : danse entre cadre et liberté dans l’accompagnement
- Sarah Julliot de La Morandière
- 18 juin
- 3 min de lecture
Dans l’univers du coaching, chaque rencontre est une invitation à une danse subtile entre le cadre posé et la liberté offerte. Ce chapitre s’inspire d’une année de supervision et d’échanges riches, où le sanglier et le basilic deviennent des métaphores puissantes pour incarner cette dynamique essentielle au bien-être du coach comme du coaché.
Le sanglier, animal de pouvoir et d’ancrage
Le sanglier, avec son image de force, de résistance et d’ancrage, symbolise la posture du coach face à son engagement. Il avance dans la forêt dense, parfois rude, avec ténacité et authenticité, formant un petit groupe soudé, un cercle de confiance. Cette métaphore nous rappelle que le contrat de coaching n’est pas un simple échange financier, mais le socle sécurisant de la relation. Il est la loi qui encadre le lien, la convention qui protège et libère à la fois.
Le contrat, loin d’être un frein, devient ainsi un pilier fondateur, une co-création entre coach et client. Il explicite les engagements, les valeurs partagées, les objectifs et les limites, offrant un espace où déposer sa vulnérabilité en toute confiance. Cette alliance claire permet au coach d’être pleinement présent, d’accueillir sans jugement, et d’accompagner vers une conscience élargie de soi.
Le basilic, révélateur de douceur et de fragilité
À l’opposé, le basilic, plante délicate et fragile, évoque la douceur, la sensibilité et la dimension spirituelle de l’accompagnement. Il incarne cette part d’écoute attentive aux rythmes singuliers du coaché, parfois atypiques, qui demandent patience et respect. Le coaching n’est pas une course effrénée vers un but, mais une exploration à l’énergie fluctuante, où le temps s’étire, où le flou peut devenir fertile.
Le basilic nous enseigne la nécessité d’accueillir ce temps suspendu, d’accepter le rythme propre à chacun, tout en restant vigilant à la progression. Comment savoir si la cliente avance ? Comment poser des jalons sans briser la fluidité ? Ces questions invitent le coach à cultiver une posture à la fois ferme et souple, à danser avec le paradoxe entre lâcher-prise et clarté.
La danse entre cadre et liberté : un équilibre à cultiver
Cette relation entre sanglier et basilic illustre le défi permanent du coach : comment mettre du lien dans la loi, et de la loi dans le lien ? Comment conjuguer respect du cadre et adaptation aux besoins uniques de la personne accompagnée ? La réponse ne se trouve pas dans une recette figée, mais dans une présence attentive, une réflexivité partagée, un dialogue vivant.
Le coach est invité à poser son cadre avec authenticité, à clarifier ses intentions, à verbaliser ses ressentis, et à s’autoriser à dire non quand nécessaire. Il s’agit aussi de reconnaître ses propres limites, ses besoins, et de s’offrir des espaces de ressourcement — que ce soit au bord de l’océan, dans la musique, la nature ou la création artistique. Ces moments nourrissent la posture, renforcent l’ancrage, et permettent de revenir à l’essentiel avec fraîcheur.
L’art au service du bien-être
Utiliser les arts dans l’accompagnement, que ce soit le dessin, la musique, le collage ou la création de bijoux, ouvre une porte vers le cœur, vers les émotions, en laissant le mental au repos. Cette approche favorise le lâcher-prise, la créativité, et la rencontre avec soi-même dans une dimension plus large, plus vibrante.
Ne manquez pas le spectacle de votre vie
Le coaching est une danse aquatique, où différentes espèces évoluent en symbiose. Chaque séance, chaque échange est une occasion d’ouvrir son champ de vision, de grandir dans l’échange, de cultiver l’équilibre entre donner et recevoir. Le sanglier et le basilic nous rappellent que la force réside dans l’ancrage et la douceur, que le cadre et la liberté sont les deux ailes de l’accompagnement.
Alors, osez vous montrer, poser vos limites avec bienveillance, accueillir la fragilité avec courage, et surtout, ne manquez pas le spectacle de votre vie. Car c’est dans cette danse, unique et précieuse, que se déploie le véritable bien-être.
« L’autre a sur toi le pouvoir que tu lui donnes. »
Gratitude pour cette année de supervision, d’échanges et de découvertes, qui nourrissent le chemin du coach et de l’accompagné.
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