L’amour est plus fort que la peur
- Sarah Julliot de La Morandière
- 27 mai
- 3 min de lecture

Dans le tumulte du monde actuel, alors que les incertitudes et les tensions semblent parfois dominer, la phrase « l’amour est plus fort que la peur » prend une dimension essentielle, presque sacrée. Elle ne s’adresse pas seulement aux relations entre les peuples ou aux grands enjeux collectifs : elle commence en chacun de nous, à chaque instant, dans la plus intime de nos réalités.
Car il y a, au cœur de chaque moment, une question silencieuse : « Vas-tu choisir la peur ou l’amour ? »Ce choix n’est pas anodin. Il façonne notre regard sur nous-mêmes, notre relation à l’autre, notre façon d’habiter le monde. Il est le fil conducteur de notre vie intérieure, la boussole de notre cheminement spirituel.
La peur, bien souvent, surgit sans prévenir. Elle prend mille visages : peur de l’échec, peur du rejet, peur de l’inconnu, peur de la différence. Elle nous enferme dans des certitudes, des jugements, des a priori. Elle nous pousse à nous protéger, à nous méfier, à ériger des murs là où la vie nous invite à ouvrir des portes.
Mais à chaque instant, j’ai le choix. Je peux écouter la voix de la peur, ou bien celle de l’amour. L’amour, c’est la confiance profonde en la vie, en l’autre, en soi. C’est la capacité à accueillir ce qui est, à voir la beauté derrière les failles, à tendre la main même quand tout semble nous séparer. L’amour, c’est aussi ce regard bienveillant que je pose sur moi-même : m’accueillir dans mes fragilités, me pardonner, m’encourager à grandir.
Sur le plan spirituel, choisir l’amour, c’est choisir de croire que nous sommes tous reliés, que chaque être humain porte en lui une étincelle du même souffle de vie. C’est reconnaître en l’autre un frère, une sœur, au-delà des différences de culture, de langue ou de croyance. C’est honorer la dimension sacrée de chaque rencontre, de chaque échange, de chaque silence partagé.
Dans la relation à soi, choisir l’amour, c’est s’abstenir de jugement, c’est refuser de se condamner pour ses peurs ou ses erreurs. C’est se rappeler que la perfection n’est pas de ce monde, et que la croissance passe par l’accueil de nos ombres autant que de nos lumières.
Dans la relation à l’autre, choisir l’amour, c’est oser la rencontre, l’écoute, la compréhension. C’est laisser tomber les a priori, offrir une chance à la confiance, croire en la possibilité du dialogue et de la réconciliation. C’est aussi, parfois, poser des limites avec douceur, par respect pour soi et pour l’autre.
À l’échelle collective, ce choix de l’amour sur la peur devient un acte de foi en l’humanité. Il invite à la solidarité, à la coopération, à la paix. Il nous rappelle que chaque geste, aussi modeste soit-il, a le pouvoir d’infuser le monde d’une énergie nouvelle, créatrice et guérisseuse.
Choisir l’amour à chaque instant, c’est un chemin, un engagement, un acte spirituel. C’est croire que la vie a du sens, que chaque rencontre est une opportunité d’apprendre, de grandir, d’aimer davantage. C’est faire le pari de la lumière, même quand l’ombre semble l’emporter.
Alors, chaque jour, chaque heure, chaque seconde, posons-nous cette question :« En cet instant, est-ce la peur ou l’amour qui guide mon regard, ma parole, mon geste ? »Et si nous choisissons l’amour, même humblement, même imparfaitement, nous participons à la guérison du monde, et à la nôtre.
Car au fond, l’amour est plus fort que la peur.
Et à chaque instant, ce choix nous appartient.
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