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Si tu n'aimes pas ce qui pousse alors change ce que tu sèmes

  • Photo du rédacteur: Sarah Julliot de La Morandière
    Sarah Julliot de La Morandière
  • 8 juil.
  • 3 min de lecture

Il est des matins où la lumière, timide, peine à franchir le seuil de nos paupières. Nous nous éveillons, lourds d’un sentiment d’inachevé, d’une lassitude diffuse dont nous ne savons nommer la source. Pourtant, dans le silence de l’aube, une phrase s’invite, têtue : « Si tu n’aimes pas ce qui pousse, change ce que tu sèmes. » Elle résonne, telle une cloche discrète, dans le jardin secret de notre âme.


À la manière d’une parabole, cette citation nous invite à la responsabilité radicale : celle de reconnaître que notre vie, dans sa beauté comme dans ses tourments, est le reflet de ce que nous avons semé, consciemment ou à notre insu. Nous sommes les jardiniers de notre destinée, porteurs de graines invisibles qui, jour après jour, façonnent le paysage de notre existence.


Dans le champ spirituel, chaque pensée, chaque émotion, chaque geste est une semence. Nos ressentis, ces messagers subtils, nous informent de la nature de notre terre intérieure. Lorsque l’amertume, la colère ou la tristesse s’invitent, il ne s’agit pas de les juger, mais de les écouter : que sont-elles venues nous dire sur ce que nous avons planté ? Peut-être avons-nous semé la peur, le doute, ou la comparaison. Peut-être avons-nous, par fidélité à des histoires anciennes, laissé pousser des ronces là où nous espérions des fleurs.


J’ai moi-même traversé des saisons de questionnement. Il fut un temps où je me sentais étrangère dans ma propre vie, spectatrice impuissante d’un théâtre dont le scénario m’échappait. Les mêmes insatisfactions revenaient, les mêmes blessures s’ouvraient. C’est en m’accordant la lenteur d’une promenade intérieure, plume en main, que j’ai compris : je récoltais ce que j’avais semé, parfois par ignorance, parfois par habitude. Mes mots envers moi-même étaient durs, mes attentes irréalistes, mes besoins étouffés sous le poids du « il faut ». J’avais oublié que, pour récolter la paix, il est utile de semer la douceur ; pour cueillir la confiance, il est judicieux de planter la vérité.


Changer ce que l’on sème commence par une écoute sincère de nos besoins. Quels sont-ils, ces élans profonds qui cherchent à s’exprimer ? Oser les reconnaître, c’est déjà leur donner droit de cité. Ensuite, il s’agit de poser des limites, non comme des barrières, mais comme des haies protectrices qui préservent notre jardin du chaos. Dire non, c’est parfois la plus belle des semences : celle qui prépare la terre à accueillir ce qui compte vraiment.

Les valeurs, quant à elles, sont les tuteurs invisibles de notre croissance. Elles orientent nos choix, guident nos gestes, inspirent nos semailles. Si la bienveillance, la liberté ou l’authenticité sont les fleurs que nous souhaitons voir éclore, il nous appartient de les semer, chaque jour, dans la terre de nos relations, de nos projets, de nos paroles intérieures.


En tant que coach en bien-être mental, j’ai accompagné des âmes qui, comme moi, se heurtaient à la répétition de scénarios douloureux. Ensemble, nous avons exploré les graines invisibles : croyances héritées, fidélités familiales, habitudes inconscientes. Parfois, il suffisait d’une petite action – méditer, écrire, remercier, dire non – pour que le jardin intérieur commence à se transformer.


Il est vrai que la récolte n’est pas toujours immédiate. Il faut parfois du temps pour que la terre se régénère, pour que de nouvelles pousses émergent. La patience devient alors une prière silencieuse, la foi un acte de confiance en la promesse contenue dans chaque graine.

Ainsi, cette phrase – « Si tu n’aimes pas ce qui pousse, change ce que tu sèmes » – devient un art de vivre. Elle nous rappelle que nous ne sommes ni victimes, ni spectateurs, mais créateurs de notre paysage intérieur. Chaque jour, nous avons le pouvoir de semer une pensée, une intention, un geste, un mot. Et si la récolte d’aujourd’hui ne nous satisfait pas, il nous est toujours possible, avec douceur et courage, de semer autre chose demain.


C’est là, peut-être, le plus grand secret du jardinier : croire en la puissance d’une petite graine, car c’est elle, humble et discrète, qui, un jour, deviendra arbre, fleur ou fruit dans le grand livre de notre vie.

 
 
 

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